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Panorama de la pauvreté en Occitanie : une fragilité renforcée par les situations familiales
La pauvreté monétaire est plus répandue en Occitanie qu’en France métropolitaine, particulièrement dans les départements du littoral et dans les espaces ruraux. Les jeunes et les familles monoparentales sont particulièrement touchés. Les mécanismes de redistribution permettent toutefois de réduire nettement la pauvreté.
Six profils de ménages pauvres sont mis en évidence en fonction de leur lien à l’emploi et au logement. Le profil le plus fréquent est constitué des ménages pauvres retraités, particulièrement présents dans les territoires ruraux. Le deuxième profil, très présent dans les métropoles de Toulouse et Montpellier, concerne des ménages qui travaillent mais dont les charges familiales sont telles que leur niveau de vie reste inférieur au seuil de pauvreté. Le troisième profil, fréquemment installé dans les territoires les plus urbanisés de la région, regroupe les jeunes ménages non insérés ou en phase d’insertion sur le marché du travail. Les trois derniers profils distinguent les autres ménages pauvres non insérés sur le marché du travail selon le statut d’occupation de leur logement : les propriétaires, relativement plus présents dans les territoires ruraux ; les locataires du privé, nombreux sur le littoral méditerranéen et les locataires du parc social, très présents dans les territoires les plus denses.
Au-delà de la dimension monétaire, la pauvreté peut recouvrir d’autres formes de difficultés sociales. En Occitanie, la moitié de la population vit dans une intercommunalité considérée comme très fragile pour au moins une de ces difficultés. L’Occitanie se distingue par un niveau élevé de situations familiales défavorables: parent(s) sans emploi, vie en famille monoparentale ou encore logement surpeuplé.
Etude - Le regard des jeunes sur les Points Accueil Ecoute Jeunes (PAEJ) - Région Occitanie
La DRJSCS Occitanie, en charge du suivi des PAEJ en Occitanie a commandité une étude centrée sur les bénéficiaires principaux des PAEJ (Point Accueil Ecoute Jeunes), afin d’interroger le regard des jeunes sur ce dispositif.
L’objectif en était double :
- Mieux connaitre le regard que les jeunes portent sur le PAEJ, et les ressorts de cette appréciation,
- Améliorer la pertinence des actions au niveau régional, en adaptant les modalités d’intervention du PAEJ aux représentations, attentes et besoins des jeunes.
Un travailleur sur dix reste pauvre malgré les autres ressources de son ménage
En 2018, en Occitanie, 20 % des travailleurs retirent de leur activité moins de 1 063 euros par mois. Cette forme de pauvreté touche particulièrement les femmes et les plus jeunes, notamment en raison de conditions d’emploi favorisant la précarité (contrats courts, temps partiel). Des parcours professionnels souvent instables, avec des alternances de périodes d’emploi, de chômage ou d’inactivité, expliquent également la faiblesse des rémunérations. Les revenus des autres membres du ménage et le versement de prestations sociales permettent cependant à certains de compenser cette situation d’emploi défavorable. En fin de compte, 8/nbsp]% des travailleurs de la région sont en situation de pauvreté malgré les compensations au sein de leur ménage et les transferts sociaux.
En Occitanie, 490 000 personnes vivent juste au-dessus du seuil de pauvreté
Région parmi les plus pauvres de France métropolitaine, l’Occitanie compte près de 490 000 personnes vivant juste au-dessus du seuil de pauvreté en 2019, en plus des 960 000 personnes en situation de pauvreté monétaire. Les chômeurs, les familles monoparentales et les familles nombreuses sont particulièrement exposés. La majorité des personnes à la limite de la pauvreté vivent dans une commune urbaine, notamment des salariés. Les retraités sont plus souvent en situation de précarité dans les communes rurales les plus isolées.
En l’absence de prestations sociales, 290 000 personnes à la limite de la pauvreté passeraient sous le seuil de pauvreté.
Une pauvreté plus forte dans les centres urbains et dans le rural à habitat très dispersé
Suite à la pandémie de Covid-19 et à la crise économique qu’elle a engendrée, la part des foyers en situation de précarité financière a augmenté en 2020. Mais la pauvreté résulte en Occitanie d’effets structurels de long terme. Elle est plus marquée dans les communes urbaines où elle a progressé entre 2013 et 2018. Elle se concentre plus particulièrement dans les grands centres urbains où les familles monoparentales et les couples avec au moins trois enfants sont nombreux. Un enfant sur trois y est en situation de pauvreté. Les communes des ceintures urbaines sont relativement épargnées. Dans les communes rurales, la pauvreté est plus forte dans celles à habitat très dispersé où les retraités sont plus souvent pauvres et où les actifs agriculteurs ou indépendants ont des revenus plus faibles.
Un travailleur sur dix reste pauvre malgré les autres ressources de son ménage
En 2018, en Occitanie, 20 % des travailleurs retirent de leur activité moins de 1 063 euros par mois. Cette forme de pauvreté touche particulièrement les femmes et les plus jeunes, notamment en raison de conditions d’emploi favorisant la précarité (contrats courts, temps partiel). Des parcours professionnels souvent instables, avec des alternances de périodes d’emploi, de chômage ou d’inactivité, expliquent également la faiblesse des rémunérations. Les revenus des autres membres du ménage et le versement de prestations sociales permettent cependant à certains de compenser cette situation d’emploi défavorable. En fin de compte, 8/nbsp]% des travailleurs de la région sont en situation de pauvreté malgré les compensations au sein de leur ménage et les transferts sociaux.
Scolarité en milieu rural : des élèves souvent plus éloignés de leur établissement, des études plus courtes
En Occitanie, plus du tiers des jeunes de 3 à 24 ans vivent dans une commune rurale au 1er janvier 2018. Pour rejoindre leur établissement scolaire, les écoliers, collégiens et lycéens se déplacent plus souvent hors de leur commune de résidence que les élèves urbains. À 18 ans, un jeune sur cinq quitte l’espace rural pour s’installer en ville, principalement pour suivre des études supérieures. Ceux qui restent ne quittent pas pour autant le système scolaire. Ils s’orientent plus souvent que les jeunes urbains vers des cycles courts ou vers l’apprentissage.
Portrait de l’espace rural dans les départements d’Occitanie
Fin 2020, l’Insee a proposé une nouvelle définition des territoires ruraux, validée lors du Comité interministériel des ruralités (CIR) du 14 novembre, qui s’attache au critère de la densité de la population. Ainsi, sont considérées comme rurales les communes peu denses et très peu denses, à partir de la grille communale de densité de l’Insee, et en cohérence avec les définitions européennes. L’utilisation de critères de type fonctionnel, tels que le degré d’influence d’un grand pôle d’emploi, permet ensuite de catégoriser plus finement les espaces ruraux ainsi délimités, pour mieux rendre compte de leur diversité.
Le rural redéfini, un espace étendu qui gagne des habitants
Une nouvelle définition du rural est mise en place pour mieux appréhender la réalité multiforme de ces territoires. En Occitanie, l’espace rural ainsi redéfini recouvre 90 % du territoire et héberge deux habitants sur cinq. La région se classe au 8e rang des régions de métropole par la proportion d’habitants résidant dans cet espace. Entre 2008 et 2018, la population « rurale » augmente fortement, mais ce dynamisme démographique reste corrélé à la proximité de l’espace urbain.
Grandir dans un territoire rural : quelles différences de conditions de vie par rapport aux espaces urbains ?
En 2018, en France métropolitaine, un enfant sur trois vit en territoire rural. Ces enfants résident plus souvent avec leurs deux parents dans une famille « traditionnelle » que ceux des espaces urbains. Ils vivent moins souvent que les enfants urbains dans des familles pauvres (13 % contre 23 %) ou très aisées. Il y a en effet, dans les territoires ruraux, moins de familles monoparentales ou nombreuses, des parents plus souvent en emploi mais moins fréquemment dans les catégories sociales les plus favorisées, et moins de logements sociaux. Les enfants ruraux ont des conditions de logement plus favorables : neuf sur dix ont leur propre chambre et vivent dans une maison avec un espace extérieur (jardin, terrain, cour), contre respectivement sept sur dix et cinq sur dix en milieu urbain. En revanche, ils vivent plus loin des services et des équipements. Ils disposent, par exemple, en moyenne de huit places en crèche à moins de 15 minutes pour cent enfants de moins de 3 ans, contre vingt-six en milieu urbain. Leur temps d’accès aux professionnels de santé, en particulier aux spécialistes, est également plus long que celui des enfants urbains. Ils résident en moyenne à 25 minutes en voiture d’un pédiatre, contre 7 minutes en milieu urbain. Ils sont aussi plus éloignés de certains équipements culturels (cinémas, musées) et sportifs.